Il y a plus de trois ans, noyb avait déposé une plainte contre Google pour avoir envoyé des messages publicitaires non sollicités directement dans les boîtes de réception des utilisateurs de Gmail. Contrairement à la législation européenne, l'entreprise n'a jamais demandé le consentement des personnes concernées. C'est également l'avis de l'autorité compétente en matière de protection des données : Aujourd'hui, la CNIL a rendu une décision qui donne raison à noyb - et a condamné Google à une amende de 325 millions d'euros.

Des publicités déguisées en courriels. Google envoie aux utilisateurs de Gmail des publicités non sollicitées directement dans leur boîte aux lettres électronique. À première vue, ces messages ressemblent à des courriels normaux, mais il s'agit en fait de publicités auxquelles les utilisateurs n'ont jamais consenti. Les courriels commerciaux envoyés directement aux utilisateurs constituent du marketing direct et sont régis par la directive "vie privée et communications électroniques". Cela signifie que les entreprises sont tenues d'obtenir le consentement des utilisateurs. Cela a également été confirmé par la Cour de justice des Communautés européennes confirmé par la Cour de justicequi a déclaré que toute publicité dans la boîte de réception d'un utilisateur est soumise à la règle du consentement.
Max Schrems, président du noyb: "Nous sommes très heureux de la décision de la CNIL de sanctionner Google pour cette violation flagrante du GDPR. Google a tenté d'introduire en douce des courriels commerciaux dans les boîtes de réception des utilisateurs de Gmail. Cela n'est autorisé que si l'on obtient le consentement de l'utilisateur, ce que la CNIL vient de confirmer."
La CNIL se range du côté de noyb. La Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) vient de donner raison à noyb et a estimé que la mise en œuvre par Google de la publicité sous forme de spam dans Gmail viole ses obligations en matière de consentement en vertu de la législation de l'UE. En outre, l'autorité a déclaré que, jusqu'en octobre 2023, Google a rendu trop difficile pour les utilisateurs de refuser le consentement aux cookies lors de la création de leur compte Gmail. La CNIL a donc infligé à Google une amende de 325 millions d'euros.
Ce n'est pas la première amende de la CNIL à l'encontre de Google. Avant cette décision, la CNIL avait déjà condamné Google à une amende de 150 millions d'euros en décembre 2021 pour ses violation des règles en matière de cookies et lui avait infligé une amende de 50 millions d'euros sur la base d'un noyb et de La Quadrature Du Net en raison de l'opacité et du manque de clarté de l'avis de confidentialité de Google et de l'absence de base juridique pour les annonces personnalisées.
Que se passera-t-il ensuite ? En plus de l'amende de 325 millions d'euros, la CNIL a ordonné à Google de mettre en œuvre "des mesures pour cesser d'afficher des publicités entre les courriels dans les boîtes aux lettres des utilisateurs du service Gmail sans consentement préalable et pour s'assurer du consentement valide des utilisateurs pour le placement de cookies publicitaires lors de la création d'un compte Google" dans un délai de six mois. Si l'entreprise ne s'exécute pas, elle devra payer une astreinte de 100 000 euros par jour de retard.